Dans un courrier du 23 novembre 2017, l’intersyndicale avait fait part de ses inquiétudes au Président MACRON quant à l’avenir des concessions hydrauliques françaises (EDF, CNR et SHEM…) visées par une mise en demeure de la Commission européenne.

L’intersyndicale lui demandait alors son soutien et son engagement pour défendre ce patrimoine et ses spécificités auprès de nos partenaires européens, et ce dans l’intérêt des citoyens français.

Emmanuel MACRON n’a jamais répondu à ce courrier et c’est la raison pour laquelle l’intersyndicale a décidé d’écrire une lettre ouverte au Président de la République pour lui rappeler que les organisations syndicales se sont et restent très fortement mobilisées afin de défendre les spécificités d’un modèle hydroélectrique français au service de l’intérêt général et bâti autour des principes de service public.

Nous avons ainsi fait, depuis 2006, de nombreuses propositions pour éviter la situation ubuesque dans laquelle la France se retrouve face à la Commission européenne avec une mise en demeure d’octobre 2015 obsolète, mais toujours pendante.

Pourtant, malgré le dialogue que nous pensions constructif entre les organisations syndicales et le Gouvernement, ce dernier vient de faire de nouvelles propositions à la Commission européenne sous prétexte de répondre à sa mise en demeure, sans la remettre en cause et en prenant le risque de déstabiliser le système hydroélectrique français. Cet ensemble de mesures vise à une mise en concurrence « rapide et libérée » des concessions hydroélectriques, sans tenir compte des arguments développés par les fédérations syndicales ni même en mesurer les impacts pour la collectivité nationale, les agents et les territoires.

C’est pour montrer leur totale opposition à ces propositions que de très nombreux hydrauliciens de toutes les entreprises françaises du secteur se sont mobilisés le 13 mars dernier à Strasbourg, avec 70% de grévistes, afin de défendre ce patrimoine hydroélectrique et ses missions de service public auxquels ils sont profondément attachés.